jeudi 2 novembre 2017

Critique de SEMPER LUPA dans Galaxies !


Cette critique se trouve dans le n°49 de la revue Galaxies
La voici : 
"Meddy Ligner s’est fait connaître par sa direction d’anthologies historiques chez Rivière blanche (Dimension Antiquité ou Dimension Moyen Âge) et par son propre travail d’auteur. Il avait d’ailleurs précédemment signé pour Armada une uchronie basée sur la déferlante mongole du XIIIe siècle, Les Roses de Karakorum. C’est désormais à l’empire romain qu’il s’intéresse, à travers douze histoires distinctes, étalées dans le temps du début de notre ère à un avenir lointain. Bien sûr, sur ce thème d’une civilisation romaine ayant surmonté ses difficultés internes et externes pour viser l’éternité, on pense immédiatement à Roma Aeterna de Robert Silverberg, ou à l’ambitieux Latium de Romain Lucazeau. Pourtant, Meddy Ligner parvient à apporter un ton personnel, en proposant des portraits très humains, autant de tableaux de vies simples, formant l’histoire populaire d’une romanité alternative.
De récit en récit, se retrouvent des allusions à tel ou tel personnage déjà découvert, renforçant d’autant la cohérence de cette autre temporalité. Cela commence très fort par « L’aigle et le poisson », traversé par le sort tragique d’un légionnaire et dont la chute ne peut laisser indifférent. Par la suite, le lecteur découvre comment les fils de la louve ont bâti leur propre Grande Muraille en pleine terre russe (« Voyage sur les bords du monde »), comment ils ont écrasé la menace viking (le récit de gladiature « Némésis à Thysdrus »), comment également ils se sont lancés dans des voyages de découvertes, dont l’issue se révéla parfois dramatique (« L’Eolypile et la théorie de Ptolémée »), et comment la conquête de l’Amérique du nord engendra des conflits d’identité (« Aussi limpide que l’eau des rivières »). Quelques récits se révèlent plus ambitieux sur le plan formel : « Les chemins d’Antioche » imagine ainsi les parcours pluriels de deux amis adolescents et de la fille dont ils sont amoureux, autant d’uchronies individuelles concluant à une forme de fatum plus fort que tout. « A l’ombre du Gracque », en plus de s’intéresser aux bouleversements révolutionnaires d’un empire romain de plus de deux mille cinq cents ans d’âge, raconte la réalisation d’un attentat à travers le vécu de plusieurs passagers du même train, une très belle symphonie narrative. « Le glaive de Vercingétorix », enfin, relie passé et présent à l’heure de la conquête de Mars, autour de la réconciliation entre une fille et son père. Une chronologie et un lexique complètent ce recueil à la lecture très agréable."

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